L'Agriculture Biologique

vaches élevées en agriculture bio

Quels sont les modes de culture ou d’élevage en agriculture biologique ? Est-elle meilleure pour la santé ? Pour l’environnement ? Quel est le travail de l'agriculteur biologique ? Voici quelques réponses pour mieux comprendre l'agriculture biologique.

Dans l'agriculture biologique, le terme "biologique" est utilisé pour la différencier de l'agriculture "conventionnelle". La grande différence entre ces deux modes de production est l'absence de produits chimiques de synthèse (pesticides, insecticides, engrais, médicaments…) en agriculture biologique, avec toutes les conséquences que cela comporte...

Environnement et santé

Est-ce que manger "bio" est meilleur pour la santé ? Indirectement oui. Le mode de production biologique est respectueux de l'environnement, manger un produit biologique, c'est aussi contribuer à respirer un air plus sain et boire de l'eau moins polluée. Même si cela est infime, plus on consommera des produits biologiques, plus on contribuera à la préservation et l'amélioration de l'environnement. Sur le long terme, cela nous sera bénéfique. Mais manger bio n'a jamais guéri d'un rhume.

Un produit issu de l'agriculture biologique sera souvent de meilleure qualité qu'un produit conventionnel. Pour autant, un produit biologique n'est pas totalement exempt de produits chimiques de synthèse. Pendant sa croissance, il a pu recevoir les « pertes » des traitements des champs voisins cultivés en agriculture conventionnelle. Mais il sera garanti être celui qui a le moins de produits chimiques de synthèse. Autre exemple, si on n'utilise pas de fongicides (produits pour éliminer les champignons) pendant le cycle de culture, le produit final peut comporter des champignons présents de façon naturelle et qui ne gênent pas la plante.

Le label bio

Le label Agriculture Biologique (AB) correspond à un cahier des charges et à des contrôles stricts et réguliers (au moins un par an). D'un pays à l'autre, les normes peuvent changer, et certaines normes ne sont pas forcément bonnes pour l'environnement ou la santé des consommateurs. Par exemple, les normes européennes tolèrent un pourcentage d'OGM (0,9%) dans les produits à appellation bio, en-dessous de ce seuil, l'étiquetage n'indique pas la présence d'OGM. De plus, ces seuils ne concernent pas l'alimentation des animaux d'élevage.

Ce seuil de « tolérance » des OGM a été mis en place à cause de la cohabitation des cultures bio avec les cultures OGM. La dissémination des pollens est inévitable et, à l'heure actuelle, il est impossible de garantir 0% d'OGM dans les produits bio. Par conséquent, la prudence est conseillée sur l'étiquetage et les normes suivies pour la production d'un produit labellisé bio.

Conditions de travail

L'agriculture biologique demande une plus grande technicité, de l'observation et une très bonne connaissance de l'environnement pour avoir de bons résultats. L'agriculteur biologique utilise des techniques multiples et des connaissances poussées dans le choix des cultures, le type de sol ou les particularités des animaux qu'il élève ce qui demande des connaissances précises de tous ces paramètres avant de prendre une décision (semer, soigner, désherber, doser la ration, etc..).

C'est souvent plus simple en agriculture conventionnelle où les produits chimiques de synthèse facilitent la réussite d'une culture ou d'un élevage, quel que soit le climat ou les conditions d'élevage… En agriculture biologique,« Mieux vaut prévenir que guérir »! En l'absence d'utilisation de produits chimiques de synthèse, l'agriculteur doit faire en sorte d'empêcher l'arrivée des maladies, des « mauvaises herbes » ou des ravageurs. Dans le cas contraire, le traitement étant moins radical, il est aussi moins rapide d'action, les dégâts sont alors plus importants. L'engagement d'un agriculteur envers l'agriculture biologique prend alors tout son sens !

Rendements

Les rendements en agriculture biologique sont inférieurs à ceux de l'agriculture conventionnelle. En effet, les techniques bio étant encore en cours de développement (l'agriculture biologique est récente par rapport aux connaissances acquises en cultures, génétique, analyse des sols etc...), le rendement moyen avec une technicité au point n'est pas encore connu.

Le sol est un facteur majeur du rendement agricole : lors de la conversion en bio, la régénération du sol, structurelle (on limite les travaux de labour) comme chimique (augmentation des éléments nutritifs naturels, au lieu des fertilisants artificiels) et biologique (retour des micro-organismes qui avaient disparu à cause de l'utilisation des pesticides), nécessitera un certain temps.

En caricaturant, l'agriculture conventionnelle utilise la terre comme un support stérile dans le sens où elle néglige les éléments nutritifs que la terre apporte naturellement aux plantes. Par exemple, quand la plante manque de matières premières pour se développer, on en apporte sous forme d'engrais, souvent ajoutés en excès, et cet excès se retrouve dans les nappes phréatiques...

Un exemple extrême de l'agriculture conventionnelle, ce sont les légumes sous serre : les plantes plongent directement leurs racines dans un substrat nourrissant, il n'y a pas de terre. Alors qu'en agriculture bio, c'est la terre et ses micro-organismes qui apportent tous les nutriments, c'est la terre qui va aller chercher ce dont la plante a besoin. Ceci explique les différences de rendements entre agriculture bio et agriculture conventionnelle.

Evolutions

Le secteur de l'agriculture biologique est en pleine expansion. Les techniques de production et les labels sont en cours d'évolution. Pour l'instant, c'est au consommateur de s'informer sur la provenance de ce qu'il a dans son assiette, de soutenir les professionnels de la filière bio et de s'impliquer dans les actions de défense et de promotion de l'agriculture biologique.

L'agriculture biologique garantit la qualité des produits et la préservation de l'environnement. Sans le soutien des consommateurs, la productivité sera privilégiée et l'utilisation des pesticides ou des OGM se généralisera. C'est au consommateur de décider.

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